Accouchement

 

L'heure de l~

 

« Pourquoi élever la voix contre moi ? Ce petit naîtra quand il voudra. C’est un être humain et c’est lui qui choisit l’heure de sa naissance. Ce n’est pas comme un porc ou un chien qui vient au monde quand d’autres disent que c’est le moment. »
Margaret Mead, L’un et l’autre sexe, Gallimard, Folio essais, page 55

 

 

 

De qui accouche-t-on ?

 « Choses que l’on a grande hâte de voir, ou d’entendre

On apprend qu’une femme vient d’avoir un enfant, on veut savoir bien vite si c’est un garçon ou une fille. Quand la mère est une dame de qualité cela va sans dire, et même s’il s’agit d’une pauvre femme, d’une personne du commun, on a grande hâte d’être renseigné. »
Shei Shônagon, Notes de chevet, traduction et commentaires par André Beaujard, Connaissance de l’Orient, Gallimard / Unesco, 1966, page 2

Oui, bien sûr, renseignement essentiel.

Et l’on peut même aller jusqu’à se demander si si cet être humain naissant est un enfant.

 

Accoucher d'une fille, est-ce avoir un enfant ?

« -Vous avez des enfants ?

- non.

- Pas même une fille ?

 Jane Dieulafoy»

Françoise Lapeyre, Le roman des voyageuses françaises (1800 – 1900), Editions Payot et Rivage, 2007, Petite bibliothèque Payot, page 195 (en exergue du chapitre)

 

Accoucher de fils / comment être sûr d'avoir un fils ?

 

Pourqui cette question est-elle si important ? Un peu d’anthropologie, encore.

 

« Car les hommes ont à résoudre une question pratique : comment être sûrs d’avoir des fils qui soient leurs fils, alors qu’ils sont privés de ce « privilège exorbitant d’enfanter » ? Il leur faut s’approprier les femmes. Car faire un enfant, cela prend du temps : la grossesse, puis l’allaitement, qui dure parfois 5 ans. Et, même à 5 ans, un enfant a pris des habitudes de dépendance nourricière vis-à-vis de sa mère. Donc cette femme qui fait des fils, il faut la garder, se l’approprier. »

 

La plus belle histoire des femmes, entretiens avec Françoise Héritier, Michelle Perrot Sylviane Agacinski par Nicole Bacharan, Seuil, 2011, page 29

 

 

She must have a boy

 

ça marche en anglais aussi.

« Love between man and woman was repulsive to Shakespeare. The busines of copulation was filth to him before the end.But, Reiza said, she must have children. They had been married five years.

They went to the Tower together ; to the Victoria and Albert Museum ; stood in the crowd to see the King open Parliament. And there were the shops – hat shops, dress shops, shops with leather bags in the window, where she would stand staring. But she must have a boy. »

 

Virginia Woolf, Mrs Dalloway, Penguin Modern Clasic, page 97

 

 

~ : ce que font les femmes


"Ce qui fonde la misogynie, ce qui fait peut-être même que tout fondamentalisme en fait son arme absolue, ce n'est pas ce que sont les femmes mais ce qu'elle font, cette capacité de faire que les hommes n'ont pas dans l'espèce humaine : à partir d'une semence mâle et d'un ovule femelle, d'un géniteur et d'une génitrice, les femmes, par le travail de leur corps propre, chair et esprit, font des enfants, des garçons et des filles, parlant et pensant, dans un processus différencié d'individuation."
Antoinette Fouque, Il y a deux sexes, Gallimard, le Débat, 2004, page 97

 

 

accouchement(s) multiple(s) : un sort pire que la mort

 

"Mais en ce qui concerne la maternité, nous continuons comme par le passé à vénérer les mères d'innombrables enfants, qu'ils soient tous en vie ou morts quelques uns en bas âge, et l'on voit la femme moderne échapper d'un cheveu à un sort pire que la mort : celui d'avoir à mettre au monde une douzaine de rejetons."


Margaret Mead, l'un et l'autre sexe, folio essai, page 261

Accoucher de filles, l’absurde drame

 

« Innombrables sont les femmes qui, à la naissance d’une fille, ont supporté et supportent encore le silence ou la commisération manifeste des proches, des parents et amis, le ressentiment et l’hostilité du mari ou des beaux-parents, l’humiliation de s’entendre renvoyer l’impuissance à engendrer des enfants mâles. Innombrables aussi sont celles qui ont vécu avec souffrance, culpabilité, mépris envers elles-mêmes, envie pour les autres plus « chanceuses » ou plus « courageuses » l’absurde drame de ne réussir à mettre au monde que des filles ; d’autres, pour le même motif, ont même été répudiées par leur mari. »

 

Elena Gianini belotti, Du côté des petites filles, éditions des femmes, 1973, page 16

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