14 ans

fontaine jaillissante d'éloquence pure à ~

« Son âme était alors sur ses lèvres, et ses paroles coulaient. De quelle source ? Je ne saurais le dire. Une fille de quatorze ans a-t-elle le cœur assez grand, assez vigoureux pour contenir la fontaine jaillissante d’une éloquence pure, débordante, passionnées ? C’était là le caractère des propos d’Helen en ce jour, pour moi mémorable. »

Charlotte Brontë, Jane Eyre, folio classique, page 138

Helen et Jane ont pour une fois mangé à leur faim à l’invitation de Miss Temple la directrice de Lowood.  Les deux sœurs aînées des Brontë sont mortes de tuberculose, probablement affamées et affaiblies, comme les filles de Lowood, dans une institution,  Clergy’s Daughters School à Cowan Bridge, où leur père pasteur les croyait peut-être bien éduquées et à l’abri. Dans la relation entre la petite Jane et Helen, on ne peut s’empêcher de penser à la relation entre une petite sœur, Charlotte, et la ou les grandes sœurs qu’elle a peu connues. Marie et Elizabeth Brontë sont toutes les deux mortes à dix ans.

 

 

interroger son destin à ~

 

« 1er septembre :

J’ai quatorze ans aujourd’hui. Le temps s’enfuit. Les femmes vieillissent, c’est inévitable. Aujourd’hui, j’ai inauguré une nouvelle coiffure et je me suis demandé : « Quel sera mon destin ? » Car aujourd’hui, j’ai tourné le dos à l’enfance et j’ai regardé la réalité en face.  Mon oncle de Glasgow, qui porte des favoris bien taillés et qui parle d’une voix traînante, vient apporter des faisans à ma mère. Pendant le repas d’une voix un peu crispée, je resterai assise, silencieuse, et je réfléchirai. Peut-être quelqu’un attentif aux enfants qui grandissent, me demandera-t-il, d’une voix un peu crispée : « Qu’est-ce qui te rend donc si pensive, Olga ? » Si on me le demande, je le dirai. Oui, je briserai le silence ; car tôt ou tard, ils devront bien savoir que je suis devenue secrète. Je veux dire par là que je me demande si je vais placer ma vie entre les mains d’un brave garçon et devenir mère, ou bien si je vais me dévergonder, courir le monde et y conquérir ma place. En fait, je me vois mieux en libertine ; cela me correspond davantage. Tout du moins me semble-t-il. »

Djuna Barnes, Journal d’une enfant dangereuse, nouvelles, L’arche, page 9.

le garçon de ~ demande quelquechose à une dame

 

« Au lever du jour, le garçon décida qu’il avait plu, mais vers onze heures, la pluie avait cessé et le soleil tentait de faire son apparition. Carmen La Tosca savait que dehors tout était trempé. Ce garçon s’appelait Brandt Wilson, il avait quatorze ans. Il s’était plutôt bien débrouillé au lycée de la grande ville voisine. Il était petit, avec une grosse tête et un visage déjà adouci par une touche de mélancolie précoce. Il était couvert de boue et sa cravate rouge émergeait, ridicule, sur son gilet bien trop grand pour son torse étriqué et peu musclé. Il se tenait devant elle, sur la descente de lit, son chapeau à la main. »

Pour savoir ce que le garçon demanda à la dame, il faut lire la nouvelle de Djuna Barne, Un garçon pose une question à une dame, dans Journal d'une enfant dangereuse.

Djuna Barnes, Journal d’une enfant dangereuse, Nouvelles, L’arche, page 28.

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