Lecture

 

 Lieux propices à la lecture

 

« Une petite salle à manger était contiguë au salon ; je m’y glissai. Il s’y trouvait une bibliothèque. Je pris sans tarder un volume, veillant à ce qu’il fût copieusement illustré. Je me hissai sur le siège dans l’avancée de la fenêtre, ramenai mes pieds sous moi, croisai les jambes à la turque et, après avoir tiré presque jusqu’au bout le lourd rideau rouge, je me trouvai enchâssée dans un double isolement. A droite, des plis de tenture écarlate bornaient ma vue ; à gauche, les vitres claires me protégeaient du temps sinistre de novembre sans m’en séparer. De temps à autre, tout en feuilletant mon livre, j’observais l’aspect de cette journée d’hiver. »

 

Charlotte Brontë, Jane Eyre, folio classique, page 36

 

 

Lecture, apprendre à lire

 

« Ma sœur m’aimait en mère ; elle m’apprit à lire.
Ce qu’elle y mit d’ardeur ne saurait se décrire :
Mais l’enfant ne sait pas qu’apprendre, c’est courir,
Et qu’on lui donne, assis, le monde à parcourir.
Voir ! Voir ! L’enfant veut voir. Les doux bruits de la rue,
Albertine charmante à la vitre apparue,
Elevant ses bouquets, ses volants, et là-bas,
Les jeux qui m’attendaient et ne commençaient pas ;
Oh ! Le livre avait tort ! Tous les livres du monde,
Ne valaient pas un chant de la lointaine ronde,
Où mon âme sans moi tournait de main en main,
Quand ma sœur avait dit : « tu danseras demain. »
(…)

Mais j’épelais enfin : l’esprit et la lumière,
(…) »

 

Marceline Desbordes-Valmore, Jours d’été, anthologie, folio plus classique, pages 80, 82

 

Version imprimable | Plan du site
© L´Encyclopédie des Femmes