« Quand nous parlons de cette chose rationnelle : le droit, la liberté de choisir la carrière pour laquelle nous avons de l’attrait, tous
les hommes s’écrient : « Eh quoi ! femmes, vous voulez nous remplacer ; vous voulez être électeurs, députés, ministres, et nous faire, nous tous, balayeurs, cuisiniers, hommes de ménage ! »
Rassurez-vous, forts en égoïsme ! Les femmes ne réclament pas encore votre monopole pour se l’approprier. Ce qu’elles veulent, les femmes, c’est de pouvoir suivre la voie qui leur convient. Ce
qu’elles ne veulent plus, les femmes, c’est d’être – parce qu’elles sont femmes – parquées dans un rôle déterminé au grand préjudice de leur intérêt et du vôtre. Il n’y aura d’harmonie dans la
société, il n’y aura de bonheur pour l’humanité que dans l’égalité des droits pour tous et l’équitable répartition des fonctions entre tous, hommes et femmes indifféremment, suivant leurs aptitudes
particulières. »
Les rôles des femmes et leurs devoirs dans la société dans le livre Les femmes au gouvernail, 1923 (cité dans Hubertine Auclert, pionnière du féminisme, textes choisis préface de Geneviève Fraisse et présentation de Steven Hause)